Esprit critique, Santé

Il n’existe pas de « médecine alternative »

Au fond, qu’est-ce que la « médecine alternative » ?

En effet, la médecine conventionnelle se base sur une évaluation de l’efficacité de ses thérapies : soit une thérapie est efficace, auquel cas elle est incorporée à la médecine, soit elle ne l’est pas, et ce n’est pas de la médecine. Pour juger de l’efficacité d’un médicament ou d’une intervention quelconque, la médecine conventionnelle passe par une procédure d’évaluation expérimentale standardisée. Cette procédure permet d’établir qu’un médicament, par exemple, possède un effet spécifique, et que son utilisation est relativement sûre, dans le cadre d’une approche bénéfice/risque. Cette démarche est « fondée sur les preuves ».

Il y a donc lieu de se demander ce qu’est la « médecine alternative ». Pourquoi est-elle appelée alternative ? Est-elle sur un pied d’égalité avec la médecine conventionnelle ? De fait, si une pratique est qualifiée d’alternative, c’est soit qu’elle a été prouvée inefficace au-delà du doute raisonnable, soit qu’on manque de preuve d’efficacité. Il faut ajouter à cela que dans de nombreux cas, les fondements conceptuels de ces médecines sont difficilement réconciliables avec nos connaissances de base en physique, chimie et biologie. Autant dire que pour pouvoir remettre en cause les fondations les plus solides de notre modèle de la réalité, il vaut mieux que ces pratiques de soin présentent des preuves particulièrement convaincantes, ce qui n’est jamais le cas.

La citation de l’image provient d’un poème rythmique de Tim Minchin intitulé Storm, qui décrit la rencontre et le débat houleux de l’auteur avec une personne qui se positionne favorablement vis-à-vis de ces « médecines alternatives ». Vous trouverez le clip d’animation sur YouTube, ou bien ci-dessous avec des sous-titres en français.

6 Comments

  1. I don’t think the title of your article matches the content lol. Just kidding, mainly because I had some doubts after reading the article.

  2. cherel

     » Il faut que vous sachiez qu’il faut être prudent avant de dire qu’une étude « prouve » quelque chose, car des études il y en a de toutes les qualités  »

    Tout comme les articles se disant scientifiques…
    Je ne prendrais plus le temps de démonter vos propos, vos justifications se suffisent d’elles même.
    Bien cordialement Monsieur BAC+8

  3. C’est le 2eme article que je lis de ce « pseudo-journaliste » qui souhaite (étrangement) garde l’anonymat.
    Madame, ou Monsieur ET, je tiens à te demander de retourner cette phrase qui semble être le seul appui de ton raisonnement et de ton « article ».
    « Pour juger de l’efficacité d’un médicament ou d’une intervention quelconque, la médecine conventionnelle passe par une procédure d’évaluation expérimentale standardisée. »
    Standardisée sur ses propres standards…
    Imaginons un critique culinaire qui a des gouts de chiotte et qui base ses critiques selon ses propres standards. Selon lui une truffes à la crotte de chien sera succulente, cela doit il pour autant devenir le « standard » de toute la population?
    L’exemple est ridicule, j’en conviens… tout autant que que cette phrase sur l’évaluation expérimentale standardisée.

    Alors maintenant, revenons 150 ans en arrière, quand la manipulation de molécules chimiques n’en était qu’à ses balbutiements et que la médecine était l’affaire de quelques érudits bien pensant qui avaient appris la charcuterie dans les grandes écoles.
    Les standards de l’époque était forcément très différents, et il est fort à parier qu’un « praticien de médecine alternative » de l’époque, pratiquant l’ostéopathie que nous connaissons aujourd’hui, ait été pris pour un charlatant, car « selon les standards en vigueur… » Et alors que penser de celui qui arriverait avec cette pilule magique à base d’écorce de saule, prétendant qu’elle peut passer les migraines… un vendeur de rêve… selon les standards en vigueur…

    Bref, j’imagine que tu suis mon raisonnement.

    La science d’aujourd’hui peut prouver ce qui existe et ce qui fonctionne à partir de base scientifique qu’elle connait. Mais ne pas prouver quelque chose, ne veut pas dire que cela n’existe pas, il est beaucoup plus exact de dire que cela ne peut pas être prouvé avec les outils aujourd’hui en vigueur dans la mallette des scientifiques.

    Je te propose enfin d’aller discuter avec quelques vieux médecin chinois qui t’expliqueront leur point de vue sur cette médecine conventionnelle qui discrédite leur pratique millénaire, car, selon les standards… ça ne marche pas…

    Bref, tu es probablement jeune, mais sache que pour beaucoup, le fait de lire un article sur le net, reflète la vérité. Aussi, avant de penser instiguer une vérité, qui n’est que la tienne, pose toi la question de pour qui, pour quoi tu écris un article.

    PS: le 1er article lu est celui sur les pesticides dans le bio, qui est un ramassis d’énormité… Que je ne développerai pas ici.

    • Merci de votre commentaire qu’on aurait préféré moins chargé en présomption à mon égard. Je ne me réclame pas journaliste, j’ai plutôt suivi une formation scientifique généraliste. Du reste, je ne vois pas en quoi vouloir garder son anonymat est un problème.

      Vos remarques méritent réponses sur plus d’un point, je vais me restreindre à votre argument principal car tout repose dessus. Voici, en vous citant, l’idée fondamentale qui guide toute votre réflexion :

      « La science d’aujourd’hui peut prouver ce qui existe et ce qui fonctionne à partir de base scientifique qu’elle connait. Mais ne pas prouver quelque chose, ne veut pas dire que cela n’existe pas, il est beaucoup plus exact de dire que cela ne peut pas être prouvé avec les outils aujourd’hui en vigueur dans la mallette des scientifiques. »

      Au niveau épistémologique, il est évident, et personne ne vous contredira, que la science n’a pas réponse à tout. Par ailleurs ce n’est certainement pas moi qui ira contre l’idée que l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Pour quelqu’un de familier avec le discours des médecines alternatives, c’est un argument que l’on entend souvent, mais qui a des fondations particulièrement fragiles. C’est une forme de ce qu’on appelle « argument de l’ignorance », qui s’écroule quand on l’examine un tant soit peu. En effet prenons l’exemple de la médecine chinoise puisque vous la citez : la science ne peut pas prouver que le Qi ou les méridiens – qui sont comme vous le savez des concepts essentiels en médecine chinoise – n’existent pas. Ce qu’on peut dire, c’est qu’elle n’a jamais réussi à trouver la moindre preuve directe de leur existence. Par contre, ce que l’on peut faire pour juger la médecine chinoise, c’est regarder ses résultats, et là par contre vous ne pouvez pas dire que la science ne sait pas observer si un traitement guérit ou pas. Par exemple, nous sommes en mesure de dire que la corne de rhinocéros ne résout pas les problèmes d’impuissance (et pour cause, la corne est faite de kératine, comme nos ongles). On voit donc à travers cet exemple frappant que la médecine chinoise peut s’égarer. Pour être tout à fait juste, la corne a été retirée de la pharmacopée officielle chinoise dans les années 90 car cela encourageait le braconnage. La médecine chinoise a donc beau être ancienne, exotique ou avoir tous les attraits que vous voulez, elle n’est pas basée sur la réalité de ses résultats expérimentaux mais sur une philosophie très curieuse, qui se heurte au passage à toutes nos connaissances en biologie. Cela ne veut pas dire que certaines herbes ne fonctionnent pas, mais juste qu’il faut les tester une par une. Et ce n’est pas à la science de prouver qu’un traitement ne fonctionne pas, mais c’est à lui de donner la preuve de son fonctionnement, car par défaut, on ne peut pas se permettre d’affirmer gratuitement que quelque chose fonctionne sans preuve.

      Le même argument peut être utilisé pour la théorie des humeurs, qui a prévalu en Occident de l’Antiquité jusqu’au 18ème siècle et qui est totalement abandonnée aujourd’hui. Le fait qu’une médecine soit ancienne n’est donc pas une raison pour lui accorder de l’attention, seule la validation expérimentale permet de juger. Et c’est cet élément – fondé sur la méthode scientifique – qui constitue les standards que vous entendez critiquer. Il ne s’agit pas d’un ensemble de standards arbitraires et ethnocentrés. Ils sont universels, et permettent de tester tout ce qui est testable, et de voir qu’une molécule présente dans une herbe ou ailleurs peut être utile, comme ça a été le cas dans l’écorce de saule (ce qui a donné l’aspirine, un des médicaments les plus vendus aujourd’hui). Maintenant, savoir si le Qi existe, c’est une affaire de croyance, car il n’y a aucun moyen de savoir. Ce qu’on peut dire, c’est que supposer son existence ne permet de faire aucune prédiction, ni d’expliquer quoi que ce soit sur le fonctionnement du corps et des traitements. Dans ce cas, pourquoi s’encombrer de cette notion, alors qu’on a tout abandonné de la théorie antique des humeurs ?

      • cherel

        Je retombe, bien longtemps après sur cette discussion.
        Encore une fois mêlée d’approximation qui tente à réduire le débat à des clichés…
        Les médecines orientales sont très variées et mélanger l’approche des méridiens utilisés par exemple en acupuncture, en qi-kong et autre pratiques manuelles, avec le charlatanisme, beaucoup plus récent basé sur l’utilisation de produits animaux (tigre, requin, rhino…) prouve bien votre ignorance en la matière.
        Là où votre discours s’effondre, c’est que la base de la santé n’est nullement la matière (kératine comme nos ongles), mais la puissance mentale mise dans la guérison. Comment expliquer des guérisons avec des médicaments placebo?
        Alors, bien que je condamne complètement l’utilisation de produits d’origine animale, si en mangeant de la poudre de corne de rhino, le patient est persuadé qu’il va récupérer une vaillance sexuelle accrue… pourquoi pas… ça fait partie de ces choses que la science est fort loin de pouvoir mesurer ou vérifier.

        De plus, je vous invite à vous documenter davantage avant d’étaler votre ignorance comme vérité. Une simple recherche google vous permettra de trouver aisément des articles comme celui ci, où un journaliste, qui semble avoir fait son travail, nous explique que des scientifiques allemands on pu mettre en évidence l’existence des méridiens utilisés depuis des siècles dans les médecines traditionnelles chinoises:
        http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=2005041501

        Bref, bien longtemps après, je réitère mes propos, il ne suffit pas de savoir aligner 2 phrases et d’avoir fait une formation scientifique généralise (bac+2?? +3???) pour prétendre à la rédaction de ce genre d’article égocentré.

        Bien cordialement.

        • Comment by post author

          Théo

          Merci de votre réponse.

          Les médecines orientales sont très variées et mélanger l’approche des méridiens utilisés par exemple en acupuncture, en qi-kong et autre pratiques manuelles, avec le charlatanisme, beaucoup plus récent basé sur l’utilisation de produits animaux (tigre, requin, rhino…) prouve bien votre ignorance en la matière.

          >> L’info sur la corne de rhino que j’avais donnée est inexacte, elle n’est pas utilisée majoritairement comme aphrodisiaque mais contre les maux de tête ou d’autres problèmes, et c’est le Vietnam et non la Chine qui en est le premier consommateur. En outre, l’utilisation de ces produits n’a rien de récent (sinon les volumes en question), mais correspondent bien à des usages ancestraux (ce qui ne leur confère aucune légitimité particulière, du reste, cf la saignée chez nous). Mais passons, je n’ai jamais dit que les médecines orientales n’étaient pas variées, ni que l’ensemble de leur pratiques était inutile. Ce que j’affirme, c’est qu’il faut vérifier leur utilité à travers un protocole rigoureux, qui consiste à comparer le traitement au placebo en double-aveugle. C’est un standard très objectif (et non pas ethnocentré) auquel toute thérapie, qu’elle soit orientale ou pas, doit se plier. Vouloir contourner ou abaisser ces exigences ne peut que résulter en la dégradation des standards de thérapie.

          Là où votre discours s’effondre, c’est que la base de la santé n’est nullement la matière (kératine comme nos ongles), mais la puissance mentale mise dans la guérison. Comment expliquer des guérisons avec des médicaments placebo?

          >> Il semble qu’on ne guérit pas grâce au placebo et qu’on ait une image faussée de ce qu’est vraiment l’effet placebo. Nous écrirons prochainement un article sur les connaissances scientifiques autour de l’effet placebo.

          Alors, bien que je condamne complètement l’utilisation de produits d’origine animale, si en mangeant de la poudre de corne de rhino, le patient est persuadé qu’il va récupérer une vaillance sexuelle accrue… pourquoi pas… ça fait partie de ces choses que la science est fort loin de pouvoir mesurer ou vérifier.

          >> Bien sûr que la science peut mesurer cela, et elle le fait (par exemple ici avec l’asthme). L’effet placebo est un sujet de recherche scientifique tout à fait valable et intéressant.

          De plus, je vous invite à vous documenter davantage avant d’étaler votre ignorance comme vérité. Une simple recherche google vous permettra de trouver aisément des articles comme celui ci, où un journaliste, qui semble avoir fait son travail, nous explique que des scientifiques allemands on pu mettre en évidence l’existence des méridiens utilisés depuis des siècles dans les médecines traditionnelles chinoises

          >> Il faut que vous sachiez qu’il faut être prudent avant de dire qu’une étude « prouve » quelque chose, car des études il y en a de toutes les qualités au niveau méthodologique, et de plus les résultats dépendent souvent de la statistique. Si on se base sur des études uniques, on peut par exemple trouver des études qui « prouvent » que le changement climatique n’est pas réel. Ainsi on tombe dans le piège du cherry-picking. Ce qui compte, c’est la totalité de la littérature scientifique sur le sujet. Et si on regarde les preuves d’existence des méridiens aujourd’hui, elles sont très minces de sorte que personnellement je ne trouve vraiment pas de raison d’y croire et c’est le cas d’une large majorité de la communauté scientifique actuellement (par exemple pour l’acupuncture, peu importe qu’on pique le long des méridiens ou non). Il faut noter que la publication en source du lien que vous proposez vient d’un journal biaisé en faveur des médecines alternatives au point de laisser passer des études de piètre qualité. Mais oublions cela, si on regarde l’article, il n’y a vraiment pas de quoi être impressionné.e. Déjà le jargon de physique fondamentale utilisé à la fin de l’abstract, en déconnexion totale avec le côté clinique du sujet traité rend le tout très suspect. Quand on jette un œil à l’article lui-même, on est surpris de l’absence de détails (je n’ai jamais vu un article si court : deux pages avec quasiment la moitié de figures). Or, les résultats plutôt surprenants justifieraient des preuves solides et donc davantage d’explications. Il n’y a aucune prise de recul par rapport à l’effet observé, qui (en supposant que ce ne soit pas de la fraude), pourrait très bien être causé par un artefact (circuit sanguin qui transporte la chaleur, par exemple ?). Et en plus, il est capital que ces résultats soient répliqués dans des conditions similaires par d’autres chercheurs (ce qui n’est pas le cas à ma connaissance). Si c’était le cas, alors des investigations poussées seraient requises pour mieux comprendre le procédé, et si le tout n’était vraiment pas explicable sans faire intervenir de nouvelles entités semblables aux méridiens chinois, et ben il nous faudra l’accepter (même si personne n’a la moindre idée de ce que représenterait physiquement le « chi » ou « qi », et surtout pas les physiciens d’ailleurs, qui au fond devraient être les premiers concernés par cette nouvelle « énergie »). Aujourd’hui, on n’a rien de tout ça. Ainsi, avant de retourner toute la physique connue avec une étude isolée, la prudence est de mise avant d’en faire l’étalage dans les médias comme sur « passeportsante » qui n’est pas la référence de la rigueur scientifique. Vous dites que le/la journaliste a fait son travail. Au contraire j’y vois un article symptomatique du sérieux manque d’esprit critique et de travail de fond dans la manière de rapporter la science de nos jours.

          Bref, bien longtemps après, je réitère mes propos, il ne suffit pas de savoir aligner 2 phrases et d’avoir fait une formation scientifique généralise (bac+2?? +3???) pour prétendre à la rédaction de ce genre d’article égocentré.

          >> Merci pour l’attaque ad hominem. Pour information c’est plutôt bac+8 mais peu importe, ce qui compte est le contenu du discours et non l’identité de celui qui l’énonce.

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